"Je suis monté sur les planches à contrecoeur. J'ai tourné mes premiers films
sans enthousiasme, sans espoir. A présent, ça y est : me voilà mordu...". Celui
qui parlait ainsi quelques années avant la guerre n'était autre que Jean Gabin,
mort le 15 novembre 1976 après avoir fait 95 films et un court métrage. Une
disparition qui secoua le public, endeuillant profondément le cinéma français,
dont les derniers monstres sacrés sont partis l'un après l'autre au point que le
terme a tendance à disparaître du vocabulaire. Qui reste-t-il ? Mais qui est
comparable aux grands d'une époque authentiquement faste, à ces hommes dotés
d'un charisme à faire battre les cils de la caméra? Il en est d'ailleurs de même
à Hollywood où les vraies stars se comptent de nos jours sur les doigts. Il
n'était pas entré dans le métier d'un coeur léger, plutôt contraint et forcé par
la volonté paternelle, alors tenancier de café... |