ENFANCE
ET ADOLESCENCE
Elle
est la seule fille de Roy William Russell (5 janvier
1890 - 18 juillet 1937) et de Geraldine Jacobi (2 janvier
1891 - 26 décembre 1986), suivront quatre frères: Thomas
Ferris Russell (né le 16 avril 1924), Kenneth Steven
Russell (né le 2 septembre 1925), James Hyatt Russell
(né le 9 février 1927) et Wallace Jay Russell (né le
31 janvier 1929).
Ses
deux parents sont nés au Dakota du Nord et se marient
en 1917. Trois de ses grands parents sont nés au Canada,
alors que sa grand-mère maternelle est née en Allemagne.
Son
père était lieutenant de l'armée américaine et sa mère
actrice dans une troupe ambulante. Alors que Jane était
enfant, ils déménagent temporairement au Canada, puis
dans la vallée de San Fernando en Californie du Sud.
Ils vivent, en 1930, à Burbank, son père travaillait
alors comme directeur d'une manufacture de savon.
La
mère de Jane s'occupait de lui trouver des leçons de
piano. En plus de la musique, Jane aimait le théâtre
et participait à des mises en scène au Van Nuys High
School. À ses débuts elle voulait devenir designer.
À la mort de son père (qui avait 47 ans), elle se décide
à travailler comme réceptionniste. Elle est aussi modèle
dans la photo et, vu l'insistance de sa mère, elle étudie
l'art dramatique avec la troupe de Max Reinhardt dont
faisait partie la célèbre actrice russe Maria Ouspenskaïa.
CARRIERE
A L'ECRAN
En
1940, Jane Russell signe un contrat de sept ans avec
le millionnaire Howard Hughes et fait ses grands débuts
dans Le Banni (The Outlaw) en 1943, où son visage somptueux
est remarqué. Bien que le film soit tourné en 1941,
il n'est diffusé que deux ans plus tard, pour un public
limité, en raison de la censure qui trouvait sa poitrine
un peu trop avantageusement filmée. Le film est enfin
autorisé pour le grand public en 1946. À ce moment-là,
l'actrice tournant des publicités, devient célèbre.
Contrairement à ce que disent régulièrement les média
de l'époque et ceux d'aujourd'hui encore, lors du tournage
de Le Banni, Jane ne portait pas de sous-vêtements spéciaux,
destinés à mettre sa poitrine en valeur, alors qu'Howard
Hughes en avait spécialement fait faire pour ce film,
une grande première! Dans son autobiographie publiée
en 1988, elle affirme que le soutien-gorge d'Howard
Hughes n'était pas du tout confortable et qu'elle préférait
tourner avec le sien, les bretelles tombantes.
Aux
côtés de Lana Turner et Rita Hayworth, Jane Russell
affirme de mieux en mieux son style sensuel, profitant
de ses mensurations avantageuses, 90D-61-91 (38D-24-36
en mensurations US) pour 1m70. Malgré les railleries
venant de la radio, des comédiens, dont Bob Hope qui
la présente comme « the two and only Jane Russell »,
ses photos assombries sur fond de botte de foin, sa
jeunesse, sa sensualité, sa poitrine, ses corsages et
sa beauté, en font une des pin-ups favorites auprès
des soldats américains lors de la Seconde Guerre mondiale.
LA
FEMME AUX REVOLVERS (1952)
Bien
que Le Banni ne soit pas un western spectaculaire, il
a les honneurs du box office. Le seul intérêt d'Howard
Hughes est sa nouvelle recrue, le film étant la vitrine
de son incroyable visage. Elle refuse par la suite de
jouer Doña Sol dans Arènes sanglantes (Blood and sand)
de Darryl F. Zanuck. Elle ne tourne pas d'autre film
jusqu'en 1946, où elle joue Joan Kenwood dans L'Esclave
du souvenir (Young Widow) pour la RKO Pictures. Bien
que ses premiers films ne rendent pas tellement justice
à son jeu d’actrice, ils aident à orienter sa carrière
vers une élégance que l’on peut définir par un mélange
de cynisme et de simplicité.
En
1947, Jane Russell tente de se lancer dans une carrière
musicale, elle enregistre un disque avec l'orchestre
de Kay Kyser : As Long As I Live.
Elle
joue avec talent de nombreux rôles, dont Calamity Jane
aux côtés de Bob Hope dans Visage pâle (The Pale face,
1948) et avec Mike Delroy dans Le Fils de visage pâle
(Son of Paleface, 1952) : le tout, sous contrat avec
la Paramount Pictures.
Les
hommes préfèrent les blondes (1953).
Jane
Russell est au sommet de sa carrière comique avec le
rôle de Dorothy Shaw dans Les hommes préfèrent les blondes
(1953) avec Marilyn Monroe, à la 20th Century Fox, probablement
son meilleur rôle. Le film eut et a toujours un énorme
succès et la révéla comme actrice de talent.
Elle
apparut dans deux films aux côtés de Robert Mitchum
: Fini de rire (His kind of woman) (1951) et Le Paradis
des mauvais garçons (Macao) (1952). D'autres grandes
stars furent à ses côtés : Frank Sinatra et Groucho
Marx dans la comédie Une veine de ... (Double dynamite)
(1951); Victor Mature, Vincent Price et Hoagy Carmichael
dans Scandale à Las Vegas (The Las vegas story) (1952)
; Jeff Chandler dans La Muraille d'or (Foxfire) (1955)
; Clark Gable et Robert Ryan dans Les Implacables (The
Tall man) (1955).
La
production d'Howard Hughes French line (The french line)
(1954) montre Jane Russell pour l'une des dernières
fois dans un maillot de bain une pièce, avec une coupe
toutefois stratégique, dont elle tire avantage en exécutant
un numéro provocateur, intitulé "Lookin' for Trouble".
Dans son autobiographie, Jane révèle que ce maillot
de bain n'était qu'une alternative à la suggestion initiale
d'Howard Hughes qu'était le bikini, un choix osé pour
un film de 1954 ! L'actrice affirme avoir initialement
porté le bikini devant les techniciens alors « horrifiés
», tout en se sentant très dénudée…
Avec
son premier mari, ancien quarterback au football américain,
Bob Waterfield, ils fondent Russ-Field productions en
1955. Ils produisent Les hommes épousent les brunes
(Gentlemen marry brunettes, 1955), Le Roi et quatre
reines (The King and Four Queens, 1956) avec Clark Gable
et Eleanor Parker, Run for the Sun (1956) et The Fuzzy
Pink Nightgown (1957).
Ses
apparitions dans Les hommes épousent les brunes avec
Jeanne Crain et dans le drame Bungalow pour femmes (The
Revolt of Mamie Stover) (1956) mettent en valeur son
jeu d'actrice. Cependant suite à Kidnapping en dentelles
(The Fuzzy pink night gown, 1957) qui ne tient pas le
haut de l'affiche, elle n'apparaît plus à l'écran pendant
sept ans.
En
octobre 1957, elle commence un numéro dans un célèbre
nightclub de Las Vegas, le Sands Hotel. Elle signe par
la suite des tournées aux États-Unis, au Canada, au
Mexique, en Amérique du Sud et en Europe.
À
l'été 1961, elle fait ses débuts dans Janus. À la fin
de l'année elle se produit à Chicago au Drury Lane Theatre.
En novembre 1962 elle est à l'affiche de Bells Are Ringing
à New York.
Dans
le film Fate Is the Hunter (1964), elle joue son propre
rôle. Seuls quatre autres films suivent.
En
1971, elle joue dans la comédie musicale Company on
Broadway où elle remplace Elaine Stritch.
En
1985 elle écrit son autobiographie : Jane Russell: My
Path and My Detours.
En
1989 elle reçoit le Women's International Center (WIC)
Living Legacy Award.
Ses
empreintes de pieds et de mains sont immortalisées sur
le parvis du Grauman's Chinese Theatre ; elle a d'autre
part une étoile au Hall of Fame d'Hollywood, au 6850
Hollywood Boulevard.
Renee
Henderson en 2001 fait un portrait de Jane Russell dans
la série Blonde, tirée de la nouvelle de Joyce Carol
Oates.
VIE
PRIVEE
Jane
Russell eut trois maris : Bob Waterfield, un ancien
joueur de football américain, entré au Hall of Fame
(mariés le 24 avril 1943, divorcés en juillet 1968),
l'acteur Roger Barrett (mariés le 25 août 1968, décédé
le 18 novembre 1968) et l'agent immobilier John Calvin
Peoples (mariés le 31 janvier 1974, décédé le 9 août
1999). Ces derniers vécurent à Sedona en Arizona.
Dans
son autobiographie de 1985, l'actrice révèle qu'elle
fut enceinte à l'âge de 19 ans. S'ensuivit un avortement
illégal, qui fut si mal mené que sa vie fut en danger
quelques jours. En l'examinant aux urgences de l'hôpital,
le médecin s'exclama « quel boucher vous a fait ça !
». Après ces évènements, Jane Russell fut incapable
d'enfanter. Elle milita alors contre l'avortement.
En
février 1952, Waterfield et Russell adoptent donc une
petite fille, Tracy, puis un bébé de 15 mois, Thomas
; en 1956, ce fut un bébé de neuf mois, Robert John.
En 1955 elle fonde la World Adoption International Fund
(WAIF), une organisation chargée de placer les enfants
dans les familles, qui fait beaucoup pour l'adoption
d'enfants étrangers par les Américains.
Bien
que son image à l'écran fut celle d'une pin-up provocante,
sa vie privée ne connaissait pas de scandales, contrairement
à ce qui se passait pour certaines autres actrices de
cette époque (Lana Turner par exemple). Dans son autobiographie
elle dit avoir survécu à deux tentatives de viol, sans
traumatisme. Elle affirme aussi que son premier mariage
fut détruit par des soupçons d'adultère (des deux côtés)
et la violence, qu'elle était alcoolique dès son adolescence.
En outre elle révèle que la religion chrétienne l'a
aidée à se régénérer.
Au
sommet de sa carrière, Jane Russell fonde le Hollywood
Christian Group, qui se rassemble une fois par semaine
pour étudier la Bible, chez elle. De grandes célébrités
s'y rendent. Jane Russell, républicaine engagée, participe
à la campagne et à l'élection de Eisenhower, aux côtés
de Lou Costello, Dick Powell, June Allyson, Anita Louise,
Louella Parsons et d'autres conservateurs. Elle meurt
le 28 février 2011, à 89 ans.
FILMS
1943
: Le Banni (The Outlaw) d'Howard Hughes
1946
: L'Esclave du souvenir (Young Widow) d'Edward L. Marin
1948
: Visage pâle (The Pale face) de Norman Z. McLeod
1951
: Fini de rire (His kind of woman) de John Farrow
1951
: Une veine de ... (Double dynamite) d'Irving Cummings
1952
: Scandale à Las Vegas (The Las vegas story) de Robert
Stevenson
1952
: Le Paradis des mauvais garçons (Macao) de Josef von
Sternberg
1952
: Le Fils de visage pâle (Son of Paleface) de Frank
Tashlin
1952
: La Femme aux revolvers (Montana Belle) d'Allan Dwan
1952
: En route vers Bali (Road to Bali) d'Hal Walker
1953
: Les hommes préfèrent les blondes (Gentlemen prefer
Blondes) d'Howard Hawks
1954
: French Line (The french line) de Lloyd Bacon
1955
: La Vénus des mers chaudes (Underwater) de John Sturges
1955
: La Muraille d'or (Foxfire) de Joseph Pevney
1955
: Les hommes épousent les brunes (Gentlemen marry brunettes)
de Richard Sale
1955
: Les Implacables (The Tall man) de Raoul Walsh
1956
: L'Ardente Gitane (Hot blood) de Nicholas Ray
1956
: Bungalow pour femmes (The Revolt of Mamie Stover)
de Raoul Walsh
1957
: Kidnapping en dentelles (The Fuzzy pink night gown)
de Norman Taurog
1957
: Le Crash mystérieux (Fate is the hunter) de Ralph
Nelson
1965
: Toute la ville est coupable (Johnny Reno) de R. G.
Springsteen
1965
: La Loi des hors-la-loi (Waco) de R. G. Springsteen
1967
: Le Crédo de la violence (Born losers) de T. C. Frank
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