Étudiant journaliste piqué par la mouche du théâtre, il rejoint, en 1928, la
jeune compagnie des University Players qui regroupe, entre autres, Joshua Logan,
Margaret Sullavan, qu'il allait épouser, et James Stewart, l'ami de toujours. En
1929, il débute à Broadway. En 1934, il s'y fait remarquer et, la même année,
Hollywood l'appelle pour recréer au cinéma le rôle qui l'avait lancé sur les
planches : la Jolie Batelière (V. Fleming, 1935). Henry Fonda jouait un jeune
campagnard, emploi dont il parviendra difficilement à se débarrasser. C'est à la
famille cinématographique des Charles Ray, Richard Barthelmess ou Charles
Farrell qu'il semble alors appartenir. De nombreuses fois marié, vedette adulée
de la scène (sur laquelle il ne renoncera jamais à paraître), il était aussi,
dans les dernières années de sa vie, un populaire acteur de télévision : il a
embrassé toutes les expressions qui s'offraient à son métier d'acteur.
Une longue interruption (1948-1955), consacrée au théâtre, scinde sa carrière
cinématographique en deux périodes, nettement distinctes. Jeune acteur courtisé
par le cinéma qui lui fait les honneurs d'un début en vedette, il devient vite
le partenaire masculin que les stars à forte personnalité se disputent. Barbara
Stanwyck (Miss Manton est folle), Sylvia Sidney (la Fille du bois maudit; J'ai
le droit de vivre) ou Bette Davis (Une certaine femme; l'Insoumise) se le
partagent. Mais il est déjà évident que Fonda n'est pas un fade jeune premier :
opposée à l'énergie de Barbara Stanwyck, à l'émotion de Sylvia Sidney ou à la
nervosité de Bette Davis, sa tranquillité sereine et grave a, elle aussi, l'art
de séduire le spectateur.
Dès 1935, quand il succède à Richard Barthelmess dans la seconde version d'À
travers l'orage (H. King), il a su s'inventer un personnage d'innocent honnête
et solide qui lui deviendra familier. Malgré ses rapports tendus avec Fritz
Lang, il donne la pleine mesure de son talent dans sa composition de délinquant
fugitif et haletant de J'ai le droit de vivre. Par ailleurs, la cohabitation
avec une autre grande vedette masculine, Pat O'Brien (Rivalité) ou Tyrone Power
(le Brigand bien-aimé), ne l'empêche pas de tirer habilement son épingle du jeu
en " composant " avec précision (ainsi le Frank James chiquant de ce dernier
film). En 1939, avec un faux nez qui ne diminue en rien l'intensité de son
regard, il est le jeune Abraham Lincoln de Vers sa destinée et inaugure ainsi,
dans l'enthousiasme, sa collaboration fructueuse avec John Ford. C'est aussi,
paradoxalement, l'époque des rancurs qui commence. Pour être l'inoubliable Tom
Joad, avec dans ses yeux toute la misère du monde (les Raisins de la colère,
1940), il doit accepter trois ou quatre films de routine que la Fox lui impose.
Ce compromis ne lui convient pas et son absence, due à la guerre, creuse le
fossé : en 1948, après le Massacre de Fort Apache, il se retire. Plus tard,
réconcilié avec lui-même, Fonda se reverra avec plaisir dans des productions
modestes où il fait merveille, comme The Big Street (1942).
Il revient au cinéma avec Permission jusqu'à l'aube (1955), qu'il avait fait
triompher à Broadway. Il se brouille avec Ford, mais accepte les propositions
qui affluent : le scrupuleux Pierre de Guerre et Paix, le pathétique Faux
Coupable ou l'honnête juré de Douze Hommes en colère. Le goût du cinéma lui
revient et il semble s'amuser. Ce qui explique que cet homme intransigeant se
soit transformé avec délectation en incarnation démoniaque dans les Cinq
Hors-la-loi (Vincent McEveety, 1968) ou Il était une fois dans l'Ouest (S.
Leone).
C'est ainsi encore que se justifient ses apparitions dans des films
médiocres. Le regard de source claire, le pas mesuré, le geste économe suggèrent
l'honnêteté, même dans une composition frénétique comme J'ai le droit de vivre.
Sa voix articulée, aux trémolos étouffés, fait vibrer les monologues (les
conclusions des Raisins de la colère et de l'Étrange Incident). Mais il sait
aussi se taire et son visage sobre de Christ aux douleurs balaye tout (le
bouleversant Faux Coupable). Tout en lui est si limpide qu'il a souvent navigué
aux confins de la naïveté (la Fille du bois maudit, le Brigand bien-aimé ou Chad
Hanna).
Acteur avant tout, Henry Fonda est, entre tous, un visage ami, intime. Il
suscite l'identification et la compréhension. Il murmure la confidence à
l'oreille du public. Il s'est servi de ce rapport privilégié pour s'assurer une
des plus belles " sorties " qu'un acteur n'ait jamais eues. Dans la Maison du
lac (1981), professeur à la limite de la décrépitude, il sait, avec un art
consommé, jusqu'où il peut être grossier ou mufle. Il s'effraie de l'obscurité
d'une forêt, signe de sa mort prochaine, il joue son agonie, puis, finalement,
revit, précairement, illusoirement. Comme pour nous dire que, malgré une issue
qu'il savait inévitable, son visage de bon pain serait toujours là. Clair,
ouvert, généreux, personnification d'un certain idéal démocratique, mais aussi,
furtivement calculateur ou durci, humain, son visage est un miroir.
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RECOMPENSES
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- 1982 - Pour : La maison du lac - l'Oscar - Meilleur
acteur, États-Unis.
1982 - Pour : La maison du lac
- Le Golden Globe - Meilleur acteur de cinéma catégorie drame,
États-Unis. 1981 - Pour : La maison du lac - Prix
NBR - Meilleur acteur par la National Board of Review, États-Unis. 1981 -
Prix Pomme d'Or - Star masculine de l'année - Golden Apple Awards,
États-Unis. 1980 - Prix Cecil B. DeMille - Golden Globes, États-Unis. 1978
- Prix pour l'ensemble de sa carrière par l'American Film Institut,
États-Unis. 1958 - Pour : Douze hommes en colère -
Diplôme du mérite - Meilleur acteur étranger - Jussi Awards, Finlande 1958 -
Pour : Douze hommes en colère - Prix BAFTA - Meilleur
acteur étranger aux British Academy Awards, Royaume-Uni.
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INFOS
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- Nom de naissance :
Henry Jaynes Fonda
- Date et lieu de naissance : 16-05-1905, à Grand Island, Nebraska. États-Unis
- Date et lieu du décès : 12-08-1982, à Los Angeles, Californie, États-Unis
- Cause du décès : Crise cardiaque à l'âge de 77 ans
- Henry
Fonda est incinéré au Westwood Village Mort
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- Divorcé de l'actrice Margaret Brooke Sullivan (25-12-1931-1932)
Liaison avec
l'actrice Joan Crawford Veuf de Frances Ford Seymour (16-09-1936 -
14-10-1950) 2 enfants. Jane Fonda (Née le 21-12-1937) et Peter Fonda (Né le
23-02-1940).
- Divorcé de Susan Blanchard (28-12-1950-1956)
1 fille de Susan adopté par
Henry Fonda : Amy.
- Divorcé de la comtesse Adfera Franchetti (10-03-1957-1961)
Marié jusqu'à
son décès avec Shirley Adams (1965-1982
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ANECDOTES
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- Fils de William Brace Fonda et de Herberta Jaynes.
- Père de Jane Fonda et Peter (Tout deux acteurs)
- Grand-père de Bridget Fonda, Justin Fonda et Troy Garity.
- Ses parents quittent Grand Island pour Omaha où ils installent une petite
imprimerie. Henry fait ses études à la Central High School d'Omaha puis à
l'université du Minnesota où il se passionne pour le journalisme.
- La Seconde épouse d'Henry Fonda la mère de Jane, la radieuse femme du monde
Frances Ford Seymour, souffrait aussi du regard désapprobateur du patriarche.
Déformée par une opération des seins ratée, elle sombre dans la dépression et se
tranche la gorge dans un hôpital psychiatrique quand Jane a 12 ans. Honteuse de
sa mère, Jane agit pendant des décennies comme "une immaculée conception à
l'envers, née d'un homme sans l'aide d'une femme". Elle a plus de 60 ans quand
elle reconstitue le puzzle de sa vie et découvre que sa mère a subi des sévices
sexuels pendant son enfance.
- Durant la seconde guerre mondiale, Henry est nommé Lieutenant, et pour son
héroïsme, remporte une Étoile de Bronze et une Citation Présidentielle.
- En août 1942, au moment même où sort "La Poupée Brisée", il s'engage dans la
Marine américaine. Il sert sur un destroyer puis à Guam et enfin à New York, il
est démobilisé en octobre 1945. Après avoir tourné sous la direction de John
Ford "La Poursuite Infernale", il succède à Jean Gabin dans "The Long Night".
- En 1964, Henry Fonda personnifie dans "Point Limite" le président des
Etats-Unis lui confronté à la guerre nucléaire. L'année suivante, il retourne à
Broadway pour y jouer "Generation" de William Goodhart. Henry Fonda devient l'un
des acteurs américains les plus connu.
- Il avait, enfin obtenu son premier Oscar d'interprétation quelques semaines
avant sa mort pour son dernier film "La Maison Du Lac". Comme il était trop
malade pour venir le chercher, c'est sa fille Jane qui le reçut pour lui.
- Son étoile se trouve sur Hollywood Walk of Fame - 1601 Vine street.
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