Édith
Piaf, née Édith Giovanna Gassion le 19 décembre 1915
à Paris et morte le 10 octobre 1963 à Grasse, est une
chanteuse française de music-hall. Surnommée « la Môme Piaf », elle est à l'origine de nombreux succès
[discographie].
Chanteuse à l'interprétation et la voix saisissante,
elle a inspiré de nombreux compositeurs, a été le mentor
de jeunes artistes tels qu'Yves Montand, Charles Aznavour,
Les Compagnons de la chanson, Georges Moustaki. Elle
connait une renommée internationale, malgré une fin
de carrière rendue difficile par de graves problèmes
de santé et une mort survenue à seulement 47 ans.
Edith Piaf devrait avoir : 109 ans
FAMILLE
La
légende issue de l'imagination d'un journaliste et secrètement
entretenue par Piaf, la fait naître le 19 décembre 1915
à Paris, au 72 rue de Belleville, dans le 20e arrondissement,
d'après la plaque apposée sur la maison sise à cette
adresse, certaines sources précisent même qu'elle
serait née « sur les marches » de la porte d'entrée
de l'immeuble, dans la pèlerine d'un agent de police
qui aurait recueilli le bébé au sortir du ventre de
sa mère. Toutefois, selon son acte de naissance à l'état
civil de Paris, Édith Giovanna Gassion est née au 4,
rue de la Chine, adresse de l'hôpital Tenon, qui est
effectivement l'un des établissements de santé les plus
proches de la rue de Belleville. Née dans la misère,
Édith Piaf est une enfant de la balle dont les ascendants
appartenaient au monde du spectacle depuis deux générations.
Édith
Gassion, dont le prénom a été choisi en hommage à Edith
Cavell, une infirmière anglaise fusillée par les Allemands
deux mois plus tôt, est la fille de Louis Alphonse
Gassion, artiste de cirque contorsionniste et antipodiste
(né à Falaise dans le Calvados le 10 mai 1881, mort
le 3 mars 1944 à Paris) et d'Annetta Maillard (4 août
1895- février 1945), Line Marsa de son nom d'artiste,
chanteuse de rue, née à Livourne (Italie) souvent présentée
à tort comme d'origine kabyle algérienne, mais qui
est en réalité partiellement d'origine berbère marocaine,
par son grand-père maternel, Saïd Ben Mohamed, né à
Mogador. Louis Alphonse Gassion est le fils de Victor
Alphonse Gassion, Normand de Falaise, écuyer de cirque
et de Léontine Louise Descamps, dite « Maman Tine »,
patronne d'une maison close à Bernay en Normandie. Annetta
Maillard est la fille d'Auguste Eugène Maillard (1866-1912)
et d'Emma Saïd Ben Mohamed, artiste de cirque, née à
Soissons en 1876, décédée à Paris en 1930, fille de
Said Ben Mohammed, artiste de cirque marocain, né à
Mogador en 1827, mort en 1890 à Montluçon, et de Marguerite
Bracco, d'origine italienne, née à Murazzano en 1830,
décédée à Paris en 1898. Selon Arletty14, sur La
Danse mauresque, l'un des panneaux du Décor de la
baraque de la Goulue de Toulouse-Lautrec, Emma Saïd
pourrait être la danseuse mauresque assise à droite,
derrière La Goulue.
Après
Édith, Louis Gassion et Annetta Maillard ont eu un second
enfant, Herbert Gassion, né le 31 août 1918 à Marseille.
À propos de sa mère, Herbert a dit : « Une grande artiste,
mais qui n'a pas su forcer sa chance… Elle a chanté
au Chat noir, au Mikado, au Monocle… », puis part
à la dérive « la dérive, le mot est gentil… », et
Arletty raconte : « c'était pas la mère qui avait la
voix de la fille, c'était la fille qui avait la voix
de la mère ».
ENFANCE
Sa
mère, Line Marsa, trop pauvre pour l'élever, la confie
très petite à sa grand-mère maternelle, Emma Said Ben
Mohammed qui habite rue Rébeval dans le XIXe arrondissement.
Sa grand-mère ne se serait pas occupée d'elle, laissant
la petite fille dans la saleté, ignorant l'eau et l'hygiène.
Ses biberons, selon la légende, se seraient faits au
vin rouge. Elle reste 18 mois dans cette pauvre demeure
avant que son père en permission de retour du front,
ou peut-être sa tante Zéphora, la confie à sa grand-mère
paternelle, patronne d'une maison close à Bernay en
Normandie. Édith est choyée par les prostituées de la
maison, mangeant pour la première fois à sa faim, portant
de jolies robes et buvant du lait de Normandie. Très
jeune (un âge de 3 à 8 ans est évoqué selon ses biographies),
elle est atteinte d'une kératite des deux yeux due vraisemblablement
au manque de soins et d'hygiène. Selon la légende
semi-historique forgée au cours des interviews, des
articles dans les revues à grand tirage et des biographies
successives, elle est frappée de cécité et sa grand-mère,
ayant appris la guérison d'une gamine atteinte de la
même maladie après qu'on avait prié pour elle sur la
tombe de sainte Thérèse Martin à Lisieux, décide d'aller
avec ses « filles » y demander la guérison de la petite,
ou selon d'autres biographies, y emmène sa petite fille.
On prend le train, on prie sur la tombe de Thérèse,
on ramène de la terre qu'on lui applique en bandeau
sur les yeux tous les soirs. Après huit jours environ,
Édith est guérie. À la suite de cela, elle conservera
toute sa vie une dévotion particulière à la « petite
» Thérèse, dont elle gardera la médaille autour du
cou sa vie durant. Il se trouve que Édith et Thérèse
Martin sont cousines au 14e degré. À la suite de cet
épisode de cécité temporaire, Édith est devenue croyante
et ira régulièrement dans les églises en dehors des
offices pendant ses tournées.
En
1922, son père la reprend avec lui, pour vivre la vie
d'artiste de petits cirques itinérants, puis la vie
d'artiste de rue indépendant et misérable. C'est, à
l'image de sa mère, en chantant des airs populaires
dans la rue avec son père qu'Édith révèle son talent
et sa voix d'exception. Ils séjourneront à plusieurs
reprises dans la petite ville de garnison de Mourmelon-le-Grand
où se tenait le music-hall « l'Alcazar ». Selon la légende,
elle l'accompagne en chantant d'abord La Marseillaise,
la seule chanson qu'elle connaisse.
En
1930, elle quitte son père et chante en duo dans la
rue avec Simone Berteaut, dite Momone, qui deviendra
son amie, son alter ego et son « ange maudit ». En 1932,
elle rencontre son premier grand amour, Louis Dupont,
garçon- livreur. Tous les deux s'installent à Montmartre.
Le 11 février 1933, âgée de seulement 17 ans, elle a
une fille, Marcelle, de Louis Dupont devenu son amant.
Deux ans plus tard, l'enfant meurt, sans doute d'une
méningite, le 7 juillet 1935. Elle s'est essayée à cette
époque à des emplois « normaux », bonne à tout faire,
apprentie-crémière, mais reprend vite la chanson avec
Momone, aussi bien dans la rue que dans les casernes
et les bars à putes.
CHANTEUSE DE CABARET
À
l'automne 1935, elle est découverte au coin de l'avenue
Mac-Mahon et de la rue Troyon par Louis Leplée, gérant
du cabaret Le Gerny's, sur les Champs-Élysées. À cette
époque, Piaf fredonne principalement des chansons du
répertoire de Fréhel. C'est Leplée qui devient son mentor
et son père adoptif et qui, en l'engageant dans son
cabaret, lui choisit comme nom d'artiste « la môme Piaf
» (un « piaf », familièrement, est un moineau, et «
la môme Moineau » existait déjà) en raison de
sa petite taille d'1,47 m héritée de son père et de
sa silhouette gracile. Leplée lui fait rencontrer
Jacques Bourgeat, philosophe et littéraire qui devient
son professeur, son confident voire son confesseur.
En
1936, elle enregistre son premier disque, Les Mômes
de la cloche, chez Polydor, et connaît un succès public
et critique immédiat. Selon la mythologie, son premier
succès a déjà eu lieu dans le cabaret de Leplée qui
l'avait engagée initialement une semaine, mais où elle
triompha pendant sept mois jusqu'à l'assassinat de Leplée
dans son lit. Des petites frappes du milieu de Pigalle,
connaissances ou amants de Piaf dont elle donne le nom
au cours de sa garde à vue pendant 48 heures, sont évoquées
comme les auteurs possibles mais l'affaire est classée
faute de preuves. Cet évènement sera à l'origine d'une
vindicte médiatique contre la chanteuse qui risque de
la renvoyer d'où elle vient : la rue et les petits cabarets
de misère. Mais le succès est là. Son talent et sa
voix hors normes sont remarqués entre autres par le
compositeur Raymond Asso, et par Marguerite Monnot,
compositrice et pianiste virtuose, sa future et fidèle
grande amie, qui l'accompagnera tout au long de sa carrière
et composera les musiques de Mon légionnaire, Hymne
à l'amour, Milord, Les Amants d'un jour. Elle passe
ainsi à Bobino et à L'Européen à la fin du printemps.
Quelques
disques et un peu de scène ne peuvent néanmoins nourrir
une artiste débutante. À la fin de l'été, elle reprend
contact avec Raymond Asso, auquel elle avait refusé
Mon légionnaire (créé par celle à qui elle devait tant,
Marie Dubas en 1935, titre que Piaf reprend début 1937,
avec le Fanion de la légion). Après Leplée, Asso devient
son nouveau mentor. Il la prend en main et la fait travailler
pour en faire une chanteuse professionnelle de music-hall.
À l'automne 1936, elle décroche l'Alhambra. Au printemps
1937, elle est à nouveau à Bobino. Mais, Édith veut
plus : l'A.B.C., le plus prestigieux music-hall parisien.
VEDETTE DE MUSIC-HALL
En
mars 1937, Édith Piaf entame sa carrière de music-hall
à l'A.B.C. à Paris, où elle devient immédiatement une
immense vedette de la chanson française, aimée du public
et ses chansons sont diffusées à la radio. C'est à cette
époque qu'elle rencontre Danielle Bonel, cette dernière
deviendra sa secrétaire et confidente tout au long de
sa carrière.
Star
de la fin des années 1930, Piaf triomphe à Bobino, ainsi
qu'au théâtre en 1940, dans Le Bel Indifférent, une
pièce spécialement écrite pour elle par Jean Cocteau
et qu'elle interprète avec succès en compagnie de son
compagnon du moment, l’acteur Paul Meurisse (rôle muet).
Toujours avec Paul comme partenaire, elle joue dans
le film Montmartre-sur-Seine de Georges Lacombe (1941).
C’est lors du tournage de ce long métrage qu’elle fait
la connaissance d'Henri Contet, qui deviendra, à l’instar
de Marguerite Monnot, l’un de ses paroliers fétiches.
Pendant
l’occupation allemande, Édith, qui a définitivement
troqué « La Môme Piaf » contre « Édith Piaf », continue
de donner des concerts. Elle se rend à Berlin en août
1943 avec quelques artistes français dont Loulou Gasté,
Raymond Souplex, Viviane Romance, Albert Préjean où
elle pose devant la porte de Brandebourg à l'occasion
d'un voyage censé promouvoir la chanson française.
Elle cède cependant peu face à l’occupant nazi : elle
interprète des chansons à double sens, évoquant la résistance
sous les traits d’un amant (Tu es partout) et protège
les artistes juifs menacés par la milice et les Allemands.
En 1942, elle loge cependant dans une maison close «
L'Étoile de Kléber » (seul logement chauffé en ces périodes
de restrictions, situé 5 rue Villejust, aujourd'hui
rue Paul-Valéry, elle en occupe tout le troisième étage)
à deux pas du siège de la Gestapo 92, rue Lauriston,
lupanar réservé à la clientèle du quartier le plus chic
de Paris, notamment aux officiers nazis et aux collaborateurs.
Au
printemps 1944, elle se produit au Moulin Rouge où le
tout jeune chanteur de music-hall Yves Montand passe
en première partie de son spectacle. C'est le coup de
foudre et Édith Piaf, déjà célèbre et adulée, entreprend
de l'initier aux ficelles du métier et à la vie d'artiste.
Elle va propulser sa carrière en lui présentant des
gens importants (et quelquefois de premier plan) dans
le monde du spectacle de l'époque : Joseph Kosma, Henri
Crolla, Loulou Gasté, Jean Guigo, Henri Contet, Louiguy,
Marguerite Monnot, Philippe-Gérard, Bob Castella, Francis
Lemarque…
C'est
également cette année-là que le père d'Édith meurt.
Elle perdra sa mère l'année suivante.
À
la Libération, elle est blanchie par un comité d'épuration
grâce au témoignage de sa secrétaire Andrée Bigard,
membre de la Résistance qui, d'abord à son insu, l'implique
dans ses actions et qui déclare que la chanteuse en
tournée en Allemagne se serait laissé photographier
avec des prisonniers français des stalags et que ces
clichés auraient servi, de retour en France, à la fabrication
de faux papiers pour faire passer ces prisonniers comme
des membres de son orchestre et permettre à 118 d'entre
eux de regagner la France en s'évadant.
À
la Libération, Édith Piaf donna quelques récitals au
cabaret, le Club des Cinq. C'est là que Marcel Cerdan
l'entend pour la première fois.
En
1945, Piaf écrit l’un de ses premiers titres : La Vie
en rose (qu'elle n'enregistrera qu'en 1946), sa chanson
la plus célèbre, désormais devenue un classique. Elle
joue également à la Comédie-Française.
Yves
Montand devient à son tour une vedette du music-hall.
Il débute au cinéma aux côtés de Piaf dans Étoile sans
lumière, puis obtient son grand premier rôle dans Les
Portes de la nuit, de Marcel Carné. Ils partent en tournée
jusqu'en 1946, l'année où ils se séparent.
C'est
en 1946 que la chanteuse rencontre Les Compagnons de
la chanson, avec lesquels elle interprétera le célèbre
morceau Les Trois Cloches de Jean Villard (dit Gilles).
Elle part ensuite avec ses protégés donner des concerts
en Europe du Nord pendant l’année 1947.
GLOIRE PTOFESSIONNELLES ET DESATRES PERSONNELS
De
1946 à 1948, Piaf est la compagne de Jean-Louis Jaubert,
le directeur des Compagnons. Mais en 1948, alors qu'elle
est en tournée triomphale à New York, elle vit la grande
histoire d'amour de sa vie avec le boxeur français,
né à Sidi Bel Abbès, Marcel Cerdan, qui devient champion
du monde de boxe des poids moyens le 21 septembre 1948.
Au début de l'année suivante, elle fait avec lui l'acquisition
de sa première maison, un hôtel particulier à Boulogne-Billancourt
acheté dix-neuf millions de francs à un milliardaire
ruiné, Gilbert des Crances. Là, installée avec Simone
Berteaut39, elle y compose l'Hymne à l'amour, chanté
sur scène pour la première fois en septembre.
Le
28 octobre 1949, Cerdan meurt dans un accident d'avion
sur le vol Paris-New York, aux Açores, alors qu'il venait
la rejoindre. Parce qu'il n'y avait plus de place dans
cet avion, un couple avait cédé, avec gentillesse, ses
places au boxeur. Anéantie par la souffrance morale
(ainsi que la culpabilité) et par une polyarthrite aiguë,
Édith Piaf prend, pour calmer sa douleur, de fortes
doses de morphine. Elle chantera son grand succès, Hymne
à l'amour et également Mon Dieu, en sa mémoire. Elle
installe dans son hôtel particulier les trois enfants
de Marcel Cerdan et leur mère, Marinette. Son état
reste cependant si délabré qu'elle se voit refuser des
rôles au cinéma.
En
1951, le jeune auteur-compositeur-interprète Charles
Aznavour devient son homme à tout faire et secrétaire,
chauffeur et confident. Il lui écrit certaines chansons
particulièrement notables comme Plus bleu que tes yeux,
ou encore Jezebel, dans cet hôtel particulier au sortir
du Bois de Boulogne où elle tient table ouverte mais
qu'elle revend, avec ses tristes souvenirs, pour s'installer
à Paris même, 67 boulevard Lannes. En contrepartie,
Édith Piaf dénicheuse de talents conseille Aznavour,
lance sa carrière débutante, lui apprend les ficelles
du métier. Lorsque le jeune chanteur lui soumet la chanson
Je hais les dimanches qu'il avait composée, Piaf manifeste
son désaccord, faisant valoir le fait qu'il y avait
suffisamment de travailleurs obligés ce jour-là à une
journée de labeur41. En septembre 1951, elle entame
avec le cycliste Louis (Toto) Gérardin, qui est marié
et habite également au Parc des Princes, à mille mètres
de chez elle, une nouvelle relation amoureuse qui tourne
court dès février 1952. Passionnément éprise, elle continue
une correspondance enfiévrée, jusqu'au 18 septembre
1952 (correspondance qui sera vendue aux enchères
en 2009).
Deux
jours plus tard, le 20 septembre 195243, elle épouse
le chanteur français Jacques Pills en l'église Saint-Vincent-de-Paul
de New York44. Son témoin est l'actrice Marlène Dietrich,
qui a choisi la robe de mariée. L'événement est couvert
par plus de soixante magazines.
CARRIERE UNTERNATIONALE
En
1953, devenue accro à la morphine administrée par les
médecins après un accident de voiture en juillet 1951,
elle entame sa première cure de désintoxication. Elle
devient à cette époque une immense vedette de music-hall
en Occident et en particulier aux États-Unis, où elle
fait un triomphe en 1956 au Carnegie Hall de New York,
dont elle devient une habituée. Cette même année, elle
divorce.
En
1955, après plusieurs cures de désintoxication, elle
se sort de son addiction à la morphine mais soigne sa
polyarthrite rhumatoïde à hautes doses de cortisone
et se réfugie dans l'alcool qui lui avait permis de
noyer son chagrin depuis la mort de Marcel Cerdan.
De
février 1958 à février 1959, elle connaît une histoire
d'amour avec Georges Moustaki, qu'elle lance dans la
chanson et avec qui elle a un grave accident de voiture
le 6 septembre 1958, ce qui fait empirer son mauvais
état de santé et sa dépendance à la morphine. Elle enregistre
la chanson Milord (sur une musique de Marguerite Monnot),
dont il est l'auteur, l'un de ses plus grands succès.
En
1959, Édith s'effondre sur scène durant une tournée
à New York. Elle subit de nombreuses opérations chirurgicales
(ulcères, hémorragies digestives) et revient à Paris
en piteux état et sans Moustaki qui l'a quittée.
Elle est cependant récompensée pour la chanson Milord
au cours d'une émission de télévision du nom de TV Award.
En
1960, l'auteur-compositeur-interprète québécois Claude
Léveillée vient travailler avec elle à Paris. Édith
interprétera quatre de ses chansons : Le Vieux Piano
(nouvelle version de sa chanson Les Vieux Pianos), Boulevard
du Crime, Ouragan et La Voix (ballet).
En
1961, à la demande de Bruno Coquatrix, Édith Piaf donne
à l'Olympia de Paris, menacé de disparition à cause
de problèmes financiers, une série de concerts parmi
les plus mémorables et émouvants de sa carrière. C'est
dans sa salle de spectacle de prédilection qu'elle interprète
Non, je ne regrette rien, une chanson qui lui colle
à la peau et que Charles Dumont et Michel Vaucaire viennent
d'écrire pour elle. Édith sauve l'Olympia de la faillite,
mais a du mal à se tenir debout et à bouger du fait
de sa polyarthrite très invalidante, et ne réussit à
chanter que grâce à une importante perfusion de morphine.
En
duo avec Théo Sarapo en 1962.
Le
9 octobre 1962, âgée de 46 ans, épuisée et malade, elle
épouse Théo Sarapo (de son vrai nom, Théophánis Lamboukas),
un jeune chanteur âgé de 26 ans. Ils chantent en duo
À quoi ça sert l'amour ? écrit par Michel Emer, un de
ses fidèles compositeurs.
Début
1963, elle enregistre sa dernière chanson, L'Homme de
Berlin, écrite par Francis Lai (un des compositeurs
de la fin de sa carrière, la moitié du récital de Nimègue
en 1962, par exemple, est composée de ses chansons)
et Michèle Vendôme.
Connue
pour ses talents d'interprète, elle est également parolière
: elle écrit au total 87 chansons, la première « Y en
a un de trop » (1940) et la dernière « Le chant d’amour
» (1963)
DECES
Édith
Piaf meurt le 10 octobre 1963 à 13 h 10 à Plascassier
(un quartier excentré de Grasse dans les Alpes-Maritimes)
à l'âge de 47 ans d'une hémorragie interne (rupture
d'anévrisme) due à une insuffisance hépatique, usée
par les excès, l'alcool, la morphine, la polyarthrite
rhumatoïde et les souffrances de toute une vie. Elle
est morte dans les bras de Danielle Bonel, sa secrétaire
et confidente tout au long de sa carrière. Le transport
de sa dépouille dans son appartement , boulevard Lannes
de Paris est organisé clandestinement et dans l'illégalité
; sa mort est annoncée officiellement le 11 octobre
1963 à Paris grâce à un faux certificat de décès post-daté
de son médecin Claude Bernay de Laval, six heures
avant le décès de son ami Jean Cocteau. Cocteau, avec
qui Édith entretenait une correspondance suivie, apprenant
la nouvelle de sa mort, a dit : « C'est le bateau qui
achève de couler. C'est ma dernière journée sur cette
terre ». Il a ajouté : « Je n'ai jamais connu d'être
moins économe de son âme. Elle ne la dépensait pas,
elle la prodiguait, elle en jetait l'or par les fenêtres
», avant de mourir lui-même.
L'organisation
des obsèques est encadrée par le préfet de la Seine
Louis Amade. Le convoi funèbre du boulevard Lannes jusqu'au
cimetière du Père-Lachaise est salué par un demi-million
de personnes. L'inhumation a lieu au Père-Lachaise
(division 97). Comme l'artiste a vécu en contradiction
avec les valeurs morales du catholicisme, divorcé et
mené une vie sexuelle « tumultueuse », l'Église catholique
refuse de lui accorder des obsèques religieuses ; L'Osservatore
Romano, journal du Vatican, écrit qu'elle a vécu « en
état de péché public » et qu'elle était une « idole
du bonheur préfabriqué ». Cependant, à titre personnel,
l'aumônier du théâtre et de la musique, le père Thouvenin
de Villaret, lui accorde une dernière bénédiction au
moment de l'enterrement. Au moins 40 000 personnes,
dont Marlene Dietrich, sont venues lui rendre un dernier
hommage au cimetière. La foule hystérique est telle
que le service d'ordre est débordé : des jeunes se hissent
sur les mausolées, Bruno Coquatrix, bousculé, tombe
dans la fosse.
Édith
Piaf a été embaumée avant d'être enterrée. Elle se trouve
dans un caveau où reposent également son père, Louis-Alphonse
Gassion, mort en 1944, son second mari, Théo Sarapo,
tué dans un accident de voiture en 1970, et sa fille
Marcelle, morte en 1935, à l'âge de 2 ans.
PRINCIPALES
CHANSONS
1936
: Mon légionnaire, paroles de Raymond Asso et
musique de Marguerite Monnot.
1940
: L'Accordéoniste, paroles et musique de Michel
Emer.
1946
: Les Trois Cloches avec Les Compagnons de la
chanson, paroles et musique de Jean Villard,
dit Gilles.
1946
: La Vie en rose, paroles d’Édith Piaf, musique
de Louiguy et Marguerite Monnot (non créditée).
1947
: Une chanson à trois temps, paroles et musique
d'Anna Marly.
1950
: Hymne à l'amour, paroles d’Édith Piaf et musique
de Marguerite Monnot.
1951
: La P'tite Lili, comédie musicale en 2 actes
et 8 tableaux, livret Marcel Achard, musique
Marguerite Monnot, A.B.C.
1951
: Padam… Padam, paroles d’Henri Contet et musique
de Norbert Glanzberg.
1954
: Sous le ciel de Paris, paroles de Jean Dréjac
et musique d’Hubert Giraud, du film Sous le
ciel de Paris de Julien Duvivier.
1956
: L'Homme à la moto, adaptation par Jean Dréjac
du rock américain Black Denim Trousers And Motorcycle
Boots de Jerry Leiber et Mike Stoller (voir
récit dédié section « Bibliographie »).
1956
: Les Amants d'un jour, paroles de Claude Delécluse
et Michelle Senlis, musique de Marguerite Monnot.
1957
: La Foule, paroles françaises de Michel Rivgauche.
Pendant sa tournée en Argentine, Édith Piaf
avait écouté Que nadie sepa mi sufrir (et qui
porte aujourd'hui le titre Amor de mis amores
dans ses reprises), paroles originales de Enrique
Dizeo et musique de Ángel Cabral, et qui a donné
naissance à La Foule.
1958
: Mon manège à moi, paroles de Jean Constantin
et musique de Norbert Glanzberg, reprise par
Etienne Daho en 1993.
1958
: Je sais comment, Paroles: Julien Bouquet,
musique: Robert Chauvigny et Julien Bouquet,
enr. 5 août 1959.
1959
: Milord, paroles de Georges Moustaki et musique
de Marguerite Monnot.
1960
: Non, je ne regrette rien, paroles de Michel
Vaucaire et musique de Charles Dumont.
1960
: Mon Dieu, paroles de Michel Vaucaire et musique
de Charles Dumont.
1962
: À quoi ça sert l'amour, paroles et musique
de Michel Emer.
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FILMS
1936
: La Garçonne de Jean de Limur : La chanteuse 1941 : Montmartre-sur-Seine
de Georges Lacombe : Lily 1946 : Étoile sans
lumière de Marcel Blistène : Madeleine 1948 : Neuf
garçons, un cœur de Georges Friedland : Christine 1952 : Paris
chante toujours de Pierre Montazel : Elle-même 1954 : Boum
sur Paris de Maurice de Canonge : Elle-même 1954 : Si
Versailles m'était conté de Sacha Guitry : Une
fille du peuple qui chante Ah ! ça ira 1954 :
Les Amants de demain de Marcel Blistène : SimoneFrench Cancan de Jean
Renoir : Eugénie
HOMMAGES (Places, rues, monuments)
Le
musée Édith-Piaf lui est consacré,
rue Crespin-du-Gast dans le 11e
arrondissement de Paris. Une
statue de Piaf est érigée place
Édith-Piaf, dans le XXe arrondissement
de Paris. Le théâtre de Bernay,
dans l'Eure, porte son nom.
Piaf
est évoquée dans un des 480 souvenirs
cités par Georges Perec dans Je
me souviens.
Une
salle de spectacle de Châteauroux
porte son nom.
A
Dugny (93) une place porte le nom
de Parvis Edith Piaf. On y trouve
par ailleurs la salle de spectacle
communale.
INFOS
Nom de naissance
: Édith Giovanna Gassion - surnommée
La môme Piaf (1m47)
Date et lieu de naissance
: 19 décembre 1915 à Paris
Date et lieu du décès :
10 octobre 1963 Plascassier Grasse
(Alpes Maritimes)
Cause du décès :
Hémoragie interne, cause abus de
médicaments et alcool
Inhumée
au cimetière du Père
Lachaise
Liaison avec : LOUIS DUPONT (pas de date)
Ils eurent une fille : Marcelle (1933 - décéda d'une méningite en 1935)
Liaison en 1945 avec le boxeur : MARCEL CERDAN - jusqu'au décès de Marcel le 28 octobre1949
Mariée le 20 septembre 1952 avec l'acteur : JACQUES PILLS - Divorcée en 1956
Mariée le 19 octobre 1962 avec : THÉO SARAPO -- Jusqu'au décès d'Édith en 1963.
(Théo Sarapo décéda en 1970 à Limoges, France, à la suite d'un accident de voiture).
Liaisons
probables : Paul Meurisse, Gilbert
Bécaud, Yves Montand, Eddie Constantine,
Georges Moustaki, Douglas Davis,
John Garfield.
ANECDOTES
Son épouse Berinthia Berenson décéda à bord du vol de l'attentat du 11 septembre
2001
Son
certificat de naissance indique
quelle est née à l'hôpital Tenon,
porte de Bagnolet.
Fille
de Louis-Alphonse Gassion, acrobate-contorsionniste
d'origine normande, et d'Annetta-Giovanna
Maillard, dite " Line Marsa
", chanteuse populaire d'origine
italienne.
En
1951 elle est victime d'un accident
de voiture. Par la suite, elle eut
des difficultés à se passer de morphine.
Elle
épousera le 20 septembre 1952, un
célèbre auteur outre-Manche, Jacques
Pills (avec pour témoin Marlene
Dietrich), mais le quittera en 1956.
Lors
de sa première tournée américaine,
le succès ne fut pas immédiat pour
Edith Piaf. Alors qu'elle s'apprêtait
à retourner en Europe, elle lut
une excellente critique de son récital
dans un journal New Yorkais. Elle
décida de rester... et tenu l'affiche
pendant quatre mois au cabaret Versailles
!
Le
28 Octobre 1949, Marcel Cerdan,
le boxeur chouchou des Français,
vedettisé par sa liaison avec "la
Môme" Edith Piaf, disparaît
dans un accident d'avion aux Açores,
îles portugaises en Atlantique.
Pour une raison inconnue, l'appareil
de la compagnie d'Air France...
Elle
est décédée à Mougins, Alpes-Maritimes,
ou elle venait souvent. Mais pour
ses admirateurs et les médias la
« môme Piaf » ne pouvait disparaître
qu'à Paris, donc, ses proches l'ont
assise dans la voiture, comme si
elle était vivante et l'ont transportée
discrètement jusqu'à Paris, où ils
ont annoncé sa mort... en plus,
Jean Cocteau apprenant sa disparition
a fait un malaise cardiaque et l'a
rejointe quelques heures plus tard.
(Anecdote de Christine Lacroix de
Mougins)