Son père, Osgood Perkins, est un comédien de théâtre d'une certaine notoriété à
Broadway. On peut également le retrouver à l'affiche de Scarface (1932) d'Howard
Hawks, film dans lequel il interprète le pathétique gangster Johnny Lovo. Le
jeune Tony perd son père en 1937 ; dès la fin de son adolescence, il suit ses
traces, se retrouvant à Broadway où il entame une carrière théâtrale qu'il
poursuivra bien après ses débuts au cinéma.[réf. nécessaire] Son expérience
théâtrale du début des années 1950 se soldant par un bilan mitigé, les succès
alternant avec les échecs, il débute au cinéma dès 1954 dans The Actress de
George Cukor, aux côtés de Jean Simmons (il joue son fiancé), Spencer Tracy et
Teresa Wright.
Commence alors pour Perkins une période variablement
gratifiante et enrichissante : les années 1950 lui offrent surtout des rôles de
jeunes premiers nerveux tantôt idiots, exaspérants, égoïstes, profondément naïfs
ou encore inexpérimentés. Il tournera, au cours de cette même décennie, pour des
réalisateurs de talent, la référence restant son incarnation de Joseph dans
Barrage contre le Pacifique de René Clément d'après le roman de Marguerite Duras
en 1958.[réf. nécessaire] Ensuite, il joue avec d'autres réalisateurs estimables
mais souvent dans des films mineurs comme les westerns Jicop le proscrit d'Henry
Levin et Du sang dans le désert d'Anthony Mann en 1957 à l'exception de La Loi
du Seigneur de William Wyler, Palme d'or au Festival de Cannes en 1957 dans
lequel il tourne aux côtés de Gary Cooper et Dorothy McGuire. En 1959, il
partage l'affiche du Dernier Rivage film de science-fiction ambitieux de Stanley
Kramer avec Fred Astaire, Gregory Peck et Ava Gardner. Parallèlement à sa
carrière d'acteur, vers le milieu des années 1950, Anthony Perkins commence à
enregister ses premiers disques sur lesquels on découvre une belle voix de
crooner de charme. Il grave ainsi plusieurs microsillons tendance jazzy et
enregistre également quelques 45 tours en français, notamment sa version d’Il
n'y a plus d'après de Guy Béart (1961).
La carrière de Perkins va
basculer en 1960, et sa notoriété devenir internationale : Alfred Hitchcock lui
confie le rôle de Norman Bates dans son seul film « d'horreur », tourné en noir
et blanc, avec également Janet Leigh, Vera Miles, John Gavin et Martin Balsam :
Psychose (1960). L'interprétation de Perkins fascine, le film est un
triomphe.[réf. nécessaire] Bien que tourné avec un budget plutôt limité, c'est
le film d'Hitchcock qui fera le plus de recettes.[réf.
nécessaire]
L'année suivante, il joue dans le film d'Anatole Litvak,
Aimez-vous Brahms ? (qui lui vaudra un oscar) et Phaedra de Jules Dassin où il
incarne Hippolyte face à Mélina Mercouri-Phèdre. En 1962, Perkins est choisi par
Orson Welles pour jouer Joseph K. dans son adaptation du Procès de Kafka : ce
sera son deuxième et dernier grand rôle. Si le choix de Perkins est critiqué à
la sortie du film, son interprétation est reconnue aujourd'hui comme juste,
sensible et intelligente.[réf. nécessaire] Le Procès sera l'un des films de la
période européenne de Perkins, au cours de laquelle il tournera aussi avec
Claude Chabrol dans Le Scandale (1967) et La Décade prodigieuse, où Perkins
retrouve Welles qui fait l'acteur.
Après 1962, peu de films de l'acteur
restent des références ; on peut tout de même citer Paris brûle-t-il? (René
Clément, 1966), Juge et hors-la-loi (John Huston, 1973), Le Crime de
l'Orient-Express (Sidney Lumet, 1974), mais dans ces trois films, il se contente
d'un petit rôle au milieu d'une foule d'autres stars.
Si Perkins
entretient d'abord des relations homosexuelles, il semble que sa rencontre avec
l'actrice Victoria Principal sur le tournage de Juges et hors-la-loi le conduise
à reconsidérer sa sexualité[réf. nécessaire] ; il se marie avec Berry Berenson
(photographe, sœur de Marisa Berenson) en 1973 ; ils auront deux fils peu de
temps après, Osgood (acteur) et Elvis (chanteur).
Il joue également dans
un film de science-fiction des productions Walt Disney, Le Trou noir, où il
incarne le docteur Alex. Mais Norman Bates, dont il ne s'est jamais vraiment
débarrassé, finit par le rattraper : en 1983, il reprend le rôle dans Psychose
II, réalisé par Richard Franklin. Le film est plus un hommage à Alfred Hitchcock
qu'autre chose et « passe » plutôt bien. On demande à Perkins, en 1985, de
prendre en charge la réalisation de Psychose III. Mais Perkins n'est pas
réalisateur et sa motivation est pour le moins limitée : le film est un échec
critique et commercial. Il joue enfin dans un téléfilm, Psychose IV.
À
partir de 1985, l'acteur doit vivre avec le Sida ; il fait preuve de courage et
d'une totale discrétion au sujet de sa maladie, si bien que certains de ses
proches n'en apprendront l'existence que peu de temps avant sa mort. La maladie
l'emporte le 12 septembre 1992. L'urne contenant ses cendres se trouve
actuellement au cimetière d'Hollywood. Sa veuve (Berry Berenson) était à bord de
l'un des deux Boeings qui se sont écrasés contre le World Trade Center, le 11
septembre 2001.[1]
Une série d'entretiens qu'il accorde à un journaliste
quelques mois avant sa mort révèle un Perkins méconnaissable : vieilli, affaibli
et surtout d'une grande maturité. Anthony Perkins, tout au long de sa carrière,
ne se sera vu proposer que peu de rôles à la hauteur de son talent et n'a pas
su, ou pu, se débarrasser de Norman Bates, rôle qui lui colla à la peau et qui a
pu donner l'impression qu'il n'était pas capable de faire autre
chose.
FILMS
- 1954 : The Actress de George Cukor :
Fred Whitmarsh
1956 : La Loi du Seigneur (Friendly Persuasion) de William
Wyler : Josh Birdwell 1957 : Prisonnier de la peur (Fear Strikes Out) de
Robert Mulligan : Jimmy Piersall âgé 1957 : Du sang dans le désert (The Tin
Star) d'Anthony Mann : Le Shérif Ben Owens 1957 : Désir sous les ormes
(Desire Under the Elms) de Delbert Mann : Eben Cabot 1958 : Barrage contre
le Pacifique (This Angry Age) de René Clément : Joseph Dufresne 1958 : La
Meneuse de jeu (The Matchmaker) de Joseph Anthony : Cornelius Hackl 1959 :
Vertes Demeures (Green Mansions) de Mel Ferrer : Abel 1959 : Le Dernier
Rivage (On the Beach) de Stanley Kramer : Peter Holmes 1960 : Psychose
(Psycho) d'Alfred Hitchcock : Norman Bates 1961 : Aimez-vous Brahms ?
(Goodbye Again) d'Anatole Litvak : Philip Van der Besh 1962 : Phaedra de
Jules Dassin : Alexis 1962 : Le Couteau dans la plaie (Il Coltello nella
piaga) d'Anatole Litvak : Robert Macklin 1962 : Le Procès d'Orson Welles :
Joseph K. 1963 : Le Glaive et la balance d'André Cayatte : Johnny
Parsons 1964 : Une ravissante idiote d'Édouard Molinaro : Harry Compton /
Nicholas Maukouline 1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément : Le sergent
Warren 1967 : Le Scandale de Claude Chabrol : Christopher Belling 1968
: Pretty Poison de Noel Black : Dennis Pitt 1971 : La Décade prodigieuse de
Claude Chabrol : Charles van Horn 1971 : Quelqu'un derrière la porte de
Nicolas Gessner : Laurence Jeffries 1972 : Juge et hors-la-loi (The Life
and Times of Judge Roy Bean) de John Huston 1974 : Le Crime de
l'Orient-Express (Murder on the Orient Express) de Sidney Lumet: Hector
McQueen 1979 : Le Trou noir (The Black Hole) de Gary Nelson : Le docteur
Alex Durant 1983 : Psychose II de Richard Franklin : Norman Bates 1985
: Psychose III d'Anthony Perkins : Norman Bates 1989 : Dr. Jekyll et Mr.
Hyde (Edge of Sanity) de Gérard Kikoïne : le docteur Henry Jekyll / Jack Hyde «
l’éventreur » 1990 : Psychose IV, téléfilm de Mick Garris (TV) : Norman
Bates
|